Le défunt sera inhumé jeudi après midi au cimetière Echouhada, ajoute-t-on de même source.
Mohamed Sijelmassi est né à Kénitra en 1932. Après des études de médecine à Paris, il regagne le Maroc au début des années 1960. Il se consacre pendant de nombreuses années à l'exercice de la médecine en qualité de pédiatre dans les hôpitaux publics à Marrakech puis à Casablanca.

De cette expérience professionnelle et humaine sont nés deux ouvrages consacrés à l'enfance : "Les enfants du Maghreb entre hier et aujourd'hui" (1984) dans lequel il retrace l'évolution de l'enfance à une phase cruciale de l'histoire du Maroc et "Le guide des parents" (pour lequel il a reçu le prix Maghrébin de pédiatrie-1993) qui représente la somme des connaissances médicales, psychologiques et culturelles que l'auteur a tirée de sa longue expérience et qu'il offre ainsi en partage avec les jeunes parents marocains.
En 1972, il publie "La peinture marocaine", ouvrage inaugural qui dévoila, pour la première fois, la richesse et la diversité du champ pictural marocain.
Deux ans après (1974), il publie "Les arts traditionnels du Maroc", ouvrage qui met en valeur les diverses expressions du génie artistique populaire. Il consacre ensuite un livre au monument architectural et au symbole qu'est "La Mamounia" (1975). Mais c'est avec "L'art calligraphique arabe ou la célébration de l'invisible"" en collaboration avec A. Khatibi (Ed. Chêne, 1976) que Mohamed Sijelmassi réussit à susciter l'intérêt mondial pour la culture et l'art arabo-islamiques.

La réalisation de cet ouvrage fut le fruit d'un immense travail d'archivage et de documentation dans les fonds manuscrits au Maroc, en Turquie et en Inde.
L'ouvrage a été réédité par Gallimard (1994), traduit dans plusieurs langues (en 1980) et a reçu le prix de l'Académie française.
Ce travail fut complété, quelques années après, par son livre consacré aux "Enluminures des manuscrits royaux au Maroc" (1987).

L'intérêt pour l'art islamique va pousser Mohamed Sijelmassi à développer une grande expertise dans ce domaine.
Celle-ci fut reconnue internationalement, notamment à travers le Comité directeur du Centre de recherche sur l'histoire, l'art et la culture d'Istanbul dont il fut membre pendant plusieurs années. Il a été aussi membre actif de la Commission internationale de Sauvegarde du patrimoine culturel islamique (Istanbul).
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