UN PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET MEMORIEL
Les savonneries séculaires constituent en outre un patrimoine architectural et mémoriel au coeur de la vieille ville, avec leurs bâtiments spécifiques, comprenant de larges fenêtres au premier étage pour le séchage et une pièce centrale, la Dîwâniyya qui servait de lieu d’assemblée aux notables de la ville. C’est par exemple dans la savonnerie Shak’a. que fut prise la décision de lancer la grande grève contre l’occupant britannique de la Palestine, en 1936.
Le savon de Naplouse représente la permanence d’un savoir-faire traditionnel. Le Cheikh al Rabûh al Dimashqî, mort en 1327 écrivait : “Naplouse est une ville où il fait bon se promener (…) Dieu très haut et tout-puissant l’a comblée de l’arbre béni, l’olivier, et son huile est transportée dans les régions égyptiennes, et du Levant et au Hedjaz (…) dans des caravanes, (…) et on en fait un savon délicat, transporté jusque dans les îles de la Méditerranée. ».
Le procédé de fabrication du savon de Naplouse a même été rapporté par les Croisés jusqu’en Europe et notamment dans la ville de Marseille.
UN SAVON NATUREL D’UNE QUALITE EXCEPTIONNELLE
Ce savon est entièrement naturel. Il comprend 72 % d’huile d’olive palestinienne, aucun produit pharmaceutique, résiste à l’usure, lave bien… et ne fond pas. La cuisson se fait au rez-de-chaussée dans une grande cuve appelée « halla » ou « qidra ». Les ouvriers versent l’huile d’olive et la mélangent, pendant trois jours, avec de la soude et de l’eau. Sous la cuve, on allume un feu, traditionnellement alimenté par des noyaux d’olive.
Une fois le mélange prêt, il est monté au premier étage et versé sur le sol appelé « mafrach », où il sèche pendant une journée avant d’être quadrillé en petits carrés avec un fil, puis tamponné à la marque de la savonnerie. |